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De Pierre et de Sel...
8 avril 2019

"Le Manuscrit inachevé" de Thilliez : l'enquête continue

*** ACCES INTERDIT***

*** A TOUTE PERSONNE N'AYANT PAS LU LE LIVRE ***

*** INTRIGUE DEVOILEE ***

*** VENEZ PAS RÂLER APRES ! ***

 

Bien.

Maintenant que nous sommes entre initiés, nous pouvons commencer.

Je vous avais volontairement laissés au printemps dernier sur des considérations générales (et nombrilistes) de ma lecture du "Manuscrit inachevé"... en essayant de ne pas trop en dire tout de même.
Mais maintenant que nous sommes à moins d'un mois de la parution du prochain roman de Thilliez, je vais m'autoriser à aller un peu plus loin...

Une mise en abîme vertigineuse, des similitudes à foison,
de la symétrie, des indices vrais et des indices faux :

 

MI 1MI 2MI 3
(le premier bloc n'est pas sérieux, mais les suivants si !)

Outre que je n'ai pas pu m'empêcher de m'amuser à prolonger la mise en abîme de façon à inclure l'auteur, Franck Thilliez, dans le schéma, (j'ai même dû m'impliquer personnellement pour rajouter un niveau supplémentaire ^^),  et malgré la recherche effrénée (toujours d'actualité) d'une symétrie qui n'existe peut-être même pas, je vous livre mes questions en suspens...  si vous avez des réponses, ou des pistes de réponse, je vous en serai infiniment reconnaissante.
Ou pas, parce que je crois que j'aime l'idée d'avoir encore quelque chose à découvrir dans ces pages.

- quid de "Mirraure" écrit avec deux "R" au lieu d'un, page 127, orthographe signalée conforme à celle voulue par Traskman ?
Indice ? Misdirection ?

- les palindromes : juste pour souligner le jeu de double/miroir ? je les avais assimilés à une misdirection, y-aurait-il quand même une signification cachée ?

- le premier et le deuxième "Manuscrit inachevé" font écho en symétrie aux troisième et quatrième, mais pas de manière parfaite... il faudrait pour cela un petit quelque chose de plus du côté de la famille Traskman... que le manuscrit soit l'aveu de meurtres, comme celui d'Arpageon. Mais...
Indice ? fausse piste ?

- d'autant que Caleb est également le nom d'un tueur itinérant (comme le Voyageur du roman), dans "L'évangile selon satan" de Patrick Graham. Auquel cas, la personnalité de Caleb Traskman prendrait une toute autre dimension.
Indice ? Coïncidence ? Hommage ?

- dans le prologue, on peut lire : "(...) tous les éléments s'exhibaient devant nos yeux dès les premiers mots (et les derniers)". C'est très évident pour le roman de Thilliez (voir tableau ci-dessous, incipit et explicit en noir) , beaucoup moins pour celui de Traskam, sauf si l'épigraphe compte comme "les premiers mots" (cf partie en bleu).
Donc le nom "MammaM", et éventuellement les mots qui précèdent, où il est question de miroir sans éclat de l'existence de Vic Altran et du descriptif du visage de son chien MammaM dont le côté droit est le double inversé de son côté gauche : simple allusion aux jumeaux, doubles inversés l'un de l'autre ?
Ou alors : Caleb pouvant signifier "chien", auquel cas, la fin de son roman se terminant sur "MammaM" prendrait une toute autre dimension, mais :
Indice ? Coïncidence ?
"Des coïncidences ! Les coïncidences ne... font pas les coupables." (p. 250)

MI 4

- la fin du roman ne raconte pas l'après-publication, or après la publication du "Manuscrit oublié" de Arpageon par Judith Moderoi, on découvre qu'elle est accusée des meurtres de Arpageon : est-il possible que les meurtres de Traskman puissent être dévoilées dans un futur post-roman non compris dans le roman ? est-il possible que le fils ait écrit le roman, confessant ses propres crimes et les mettant de cette façon sur le dos de son père ? ou que Caleb ait effectivement été un tueur ? ou sa femme le réel écrivain ? ou... ? ou... ? ou... ?
"Comme si cette non-fin faisait elle-même partie de l'intrigue, du 'mystère Caleb Traskman' " (p. 10)

 ... et celle-là, j'ai l'impression que je ne saurai pas la résoudre ^^

Un livre puissamment addictif,
une formidable obsession :

Mes points communs avec Vic Altran ne s'arrêtent pas à ceux relevés dans mon précédent billet :
"Il y avait aussi, posé sur une table, un jeu d'échecs, avec l'Immortelle de Kasparov en cours, que les obsessions de Vic poussaient à rejouer sans fin, coup après coup, à la recherche des secrets de Jeanson" (p. 203)

Ce qui devient chez moi :
"Il y avait aussi, posé sur une table, un bloc note et un crayon, avec le 'Manuscrit inachevé' de Thilliez en cours, que les obsessions de Aliénor poussaient à relire sans fin, page après page, à la recherche des secrets de l'auteur"...

D'un coup, je pense au numéro d'écrou de Jeanson : "27654". Il me rappelle vaguement quelque chose... oui ! le numéro de la tenue de prisonnier inscrit sur une des pièces de "Puzzle". Je file vérifier... mais non, fausse alerte, le numéro, incomplet, commence par "7643" (tête du chapitre 63, p.463 de l'édition Poche)... j'ai été induite en erreur par les chiffres décroissants à partir du 7...
"Ils trouveront des points communs là où ils voudront en trouver, même sur des éléments très différents" (p.134)

"Quand on est persuadé de quelque chose, toutes les coïncidences auxquelles on ne prêterait même pas attention d'ordinaire se transforment en indices. En éléments qui ressemblent à des messages qui nous sont adressés. Alors que ça ne reste que des coïncidences..." (p.100)

D'autant que Thilliez ne se prive pas de nous brouiller l'esprit en multipliant les symétries, les histoires de double, de chiffres qui reviennent, des misdirections de toute sorte...  quand on est comme moi obsédée par les détails, c'est rapidement impossible à maîtriser : encore un point commun avec Vic Altran :
"Il observa les lattes vertes du banc, en face de lui. Douze lattes parallèles, espacées de cinq centimètres, peut-être six. Etait-ce le cas pour le banc de droite, et l'autre, juste derrière ? Il se resaisit (...) quand il regagna se voiture, il connaissait le nombre de lattes des autres bancs" (p.101-102)

A cette lecture, toute personne avisée devrait me conseiller d'éviter le prochain roman, mais je ne suis pas inquiète : c'est une aventure du couple Sharko/Henebelle, pas de danger avec eux, c'est du bon polar bien ficelé mais qui n'encourage pas les obsessions des lecteurs... c'est en 2020 qu'il faudra s'inquiéter, quand sortira le "casse-tête à tiroirs" suivant...... ;)

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